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Instance Collégiale DH du 16 mars : Notre présence a-t-elle encore un sens ?

Ce mardi 16 mars, l’instance collégiale pour les directeurs d’hôpital était réunie pour la dernière fois dans sa composition originelle, mise en place il y a 6 mois seulement.

Les personnalités qualifiées qui en sont membres ont en effet officiellement remis leur démission à la Directrice générale du CNG pour protester contre le refus du CNG d’entendre les mises en garde des représentants syndicaux comme des personnalités, sur la constitution de la short-list puis du choix sur le CHNO des 15/20.

Cette décision a été justifiée par leurs auteurs devant l’attitude qui fut celle du CNG, de s’affranchir de règles qu’il avait lui-même défini aux côtés des organisations syndicales et par le manque de transparence dans la procédure.

Ce choix est courageux et grave.

Il est à l’image des valeurs portées d’éthique du management et de transparence de l’action publique par le SMPS et nous ne pouvons que le saluer.

Il traduit aussi la situation inextricable dans laquelle se retrouve aujourd’hui le CNG, et le profond désarroi des professionnels qui ne trouvent plus ni soutien, ni confiance, comme nous l’indiquions dès hier.

Leur démission nous alerte et rappelle plus que jamais le sens de l’engagement syndical pour le respect des règles et la mise en valeur des parcours dans des conditions d’équité et de saine émulation.
Nous saluons l’intégrité de leur démarche et allons déposer un signalement auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, alors que l’arrêté de nomination concerné sera prochainement signé par la Directrice générale du CNG.

Cette instance décimée est bien le résultat d’une succession d’épisodes regrettables que le SMPS a dénoncés (consultez le communiqué en cliquant ici) et que la mise en œuvre du décret relatif aux emplois supérieurs a suscités.

Jusqu’où faudra-t-il aller pour que l’Etat comprenne que notre corps et le métier que nous exerçons méritent mieux que cela ?

Cette situation nous conduit à nous interroger, nous représentants des organisations syndicales, sur le rôle qui est le nôtre dans cette instance, alors que notre voix déjà consultative, semble chaque fois moins entendue, et alors que de petits arrangements avec un droit certes souple, mais outrepassant des règles pourtant évidentes deviennent la règle.
Notre voix, celle des directeurs d’hôpital, doit pouvoir continuer à résonner pour défendre des projets, accompagner des ambitions et ainsi permettre aux plus capables d’être promus.

Le CNG a pourtant un rôle majeur à jouer, nous en sommes et en resterons convaincus, pour que les digues de l’éthique de management préservent la morale des recrutements.

Toutefois,  après 6 mois de fonctionnement, c’est un bilan en demi-teinte que nous tirons, avec une amertume grandissante tant pour l’image de l’institution que pour l’avenir de nos collègues aspirants chefs d’établissement.
Ce que nous venons de voir et de vivre est loin d’être anodin et ne peut qu’interroger quant au rôle joué par les différentes composantes de l’Etat dont les ARS et le CNG dans les nominations. Il est la traduction concrète des craintes qui étaient les nôtres au moment de la parution du décret relatif aux emplois supérieurs.

Nous n’espérions pas jouer les Cassandre mais force est de constater que les dernières décisions prises n’ont eu cesse de nous donner raison car nous assistons en effet depuis sur le risque de réelle régionalisation des recrutements au mépris des règles nationales de mobilité et à une emprise de l’entre soi sur les parcours.

Il est regrettable de voir s’avancer une vision des carrières et des chefferies des directeurs faussement disruptive mais certainement déviante de la relation normale entre l’Etat et ses plus fidèles serviteurs. Tout se passe comme si la carrière de certains devenait des trophées d’une vision faussement disruptive mais certainement déviante de la relation entre l’Etat et ses plus fidèles serviteurs.

A cela s’ajoute une instance à l’organisation encore balbutiante, ce qui ne contribue pas à un climat de travail serein et efficace pour les représentants syndicaux.

L’Instance collégiale vantée comme une «évolution de plus » par le CNG s’est aujourd’hui mue en transformation de trop.
Nous payons encore une fois un lourd tribut à toutes ces velléités de changement de nos conditions d’exercice de notre fonction publique,  aux antipodes des attentes et des besoins de nos collègues.

Le SMPS ne peut  donc que s’élever face au démantèlement à l’œuvre, et qui ne concerne d’ailleurs pas que les directeurs d’hôpital.
En effet, le projet de loi 4D en prévoyant à son article 31, le transfert des directeurs exerçant dans le secteur de l’enfance à la FPT, fait craindre une dislocation du corps des D3S et constitue une atteinte grave à la FPH. Nous formons donc aujourd’hui plus que jamais le vœu que les évolutions territoriales ne se fassent pas au détriment de ceux déjà en poste.

La route est encore longue et assurément parsemée d’embûches pour ceux qui aspirent à des postes à responsabilité.

Dans ces conditions, le SMPS demande :

–              Un véritable engagement de l’Etat sur les déroulés de carrière ;
–              Davantage de transparence dans les processus de nomination et pour l’accès aux formations de plus haut niveau ;
–              Et en ce mois de mars, et alors que le SMPS a officiellement dévoilé sa charte pour l’égalité professionnelle, des mesures fortes au profit de l’accélération de la parité sur les plus hauts emplois.
Il est urgent de recréer au travers des lignes directrices de gestion, de véritables espaces de travail et de négociation, pour que les travaux que nous menons avec le CNG ne soient pas vains.

Le SMPS continuera à se mobiliser avec pragmatisme et vigilance, pour  que ne soit pas reprise aux directeurs plus que jamais mobilisés, la reconnaissance qui est l’apanage de leur haut niveau de responsabilité.