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CCN du 22 juin 2021 : Pas d’attractivité sans « mesures d’urgence statutaire »

Le contexte du CCN de ce jour est lourd sur le terrain et doublé de nombreuses attentes.

Les avancées statutaires pourtant attendues de longue date et dont l’impérieuse nécessité n’est plus à démontrer, se font de plus en plus pressantes pour des directeurs aujourd’hui au bord de l’épuisement.

Malgré leur endurance y compris face à une crise inédite, les directeurs ne pourront maintenir le cap sans une reconnaissance à la hauteur d’un engagement devenu sacerdoce.

Pour les directeurs des soins, le signal pourrait être immédiat. Car Le Ministère a en effet, dans le cadre des négociations Ségur, l’opportunité d’enfin les (re)valoriser !

Ce rendez-vous ne saurait donc être manqué sous peine de décourager non seulement les actifs d’aujourd’hui mais aussi les ambitions de demain.

Les directeurs des soins ne pourront se contenter de quelques points d’indice supplémentaires mais attendent également, et à juste titre, une réelle revalorisation de leur régime indemnitaire comme une refonte de leur grille indiciaire.

Las des effets d’annonce, il faudra plus que quelques mesures cosmétiques !

Le SMPS y sera vigilant pour éviter l’écueil, né d’une méconnaissance qui confère au mépris de la part des pouvoirs publics, de vouloir ajuster encore une fois le statut des DS uniquement par rapport aux autres grades de la filière soignante et non en le faisant entrer dans le registre des emplois supérieurs. Encore faut-il que les progrès statutaires des cadres de santé récemment obtenus de haute lutte ne soient pas un plancher inadapté en plus du plafond de verre des grades A+.

Quant aux D3S, les perspectives ne sont guère plus réjouissantes avec un projet de loi 4D qui, s’il était adopté en l’état, conduirait à fissurer durablement un corps déjà bien fragile.
Et ce n’est sans doute pas le projet de loi grand âge, attendu pour la rentrée, qui viendra calmer les inquiétudes de nos collègues D3S qui, déjà durement éprouvés par la crise, doivent aujourd’hui faire face au tribunal populaire !

Concernant les directeurs d’hôpital enfin, le bilan est lui aussi loin d’être encourageant.

Sans répéter ce que nous constatons depuis trop longtemps, il faudrait là aussi des mesures « d’urgence statutaire » sous peine là encore de brider les meilleures volontés.
De ce point de vue, le chantier, entre autres, de la refonte des emplois fonctionnels, annoncé dans le programme de travail DGOS/CNG (cf notre communiqué à consulter en cliquant ici) lequel a le mérite de concerner les 3 corps, semble plus que jamais incontournable.

Toutefois et malgré des demandes répétées auprès des cabinets comme du CNG, nos demandes en la matière semblent bloquées !

Pourtant prévue au programme de travail de l’année 2021 du « groupe contact DGOS/CNG », l’actualisation des emplois fonctionnels reste encore aujourd’hui incertaine, et le SMPS attend maintenant un calendrier précis pour sa mise en œuvre…si possible avant la fin de l’année.

Ceci ne peut plus continuer et le SMPS appelle à un véritable « choc d’attractivité » pour les corps de direction de la FPH !

Il ne s’agit pas là d’un caprice pour nous « heureux bénéficiaires du CTI » comme certains se plaisent à le faire croire, mais d’une réponse immédiate face à des corps confrontés à un taux de fuite en hausse constante.

Pour les D3S, cela se traduit par des détachements chaque année plus nombreux dans le corps des DH, pour les DS par une baisse des effectifs que les seuls départs en retraite ne peuvent justifier et enfin pour les DH par la tentation chaque jour plus grande de franchir le Rubicon de l’Etat, de la territoriale ou du secteur privé !

Nous attendons d’ailleurs toujours la cartographie des postes de directeurs des soins, qui nous offrira, n’en doutons pas, un éclairage supplémentaire quant à la baisse d’attractivité du métier.
Et là où la tendance est inquiétante et même mortifère, c’est que ce sont les plus jeunes entrés qui sont les plus tentés par « cette envie d’ailleurs ».

Dès lors, l’annonce par le CNG d’une campagne de promotion des métiers dans le cadre de l’axe 1 du COP pour 2021-2025 constitue une première réponse mais partielle et surtout bien éloignée des préoccupations des collègues déjà en poste.

Notre responsabilité comme celle de nos tutelles est donc immense pour mettre fin à l’hémorragie qui guette les corps de direction.

Là encore, les mesures proposées par le CNG, bien que nécessaires et intéressantes pour élargir le panel des candidats au concours resteront de l’ordre du saupoudrage, en l’absence de mesures applicables de façon immédiate pour ceux déjà en poste.

Bien sûr, la baisse manifeste du nombre de candidats au concours en 2020, liée pour partie au contexte sanitaire, appelait à des actions concrètes destinées à mieux faire connaître nos métiers, mais celles-ci n’écarteront pas pour autant le risque d’une fuite difficilement contenue aujourd’hui.

Sans stigmatisation, la mobilité doit au contraire donner lieu à un véritable accompagnement, une « aide au retour », condition sine qua non à un retour serein dans la FPH.

Cette question est notamment prise en compte dans la LDG qui nous est donnée aujourd’hui à examiner et il faut s’en réjouir pour tous les collègues qui ont choisi de diversifier leurs parcours et pourront voir celui-ci être mieux reconnu.

La réflexion autour d’une trame d’évaluation commune pourra ainsi être poursuivie dans ce but et constituera la suite logique à l’actualisation des supports que nous examinons ce jour.

A moyen terme, c’est également la question de la dématérialisation du support qui se pose et au-delà de la forme de l’outil, de la formation des évaluateurs afin d’objectiver davantage ce rendez-vous annuel trop souvent redouté.

Soucieux d’encourager les « Talents » de demain qui ne demandent qu’à éclore comme les collègues en poste sous peine de les voir se faner, le SMPS appelle à un « choc d’attractivité » lequel s’il peut et s’il doit s’appuyer sur une plus forte visibilité de nos métiers, ne saurait s’y résumer.

Sans mesures statutaires d’envergure, ce sont inlassablement les mêmes constats que nous ferons, sans parvenir à y répondre avec le pragmatisme qui s’impose.

Ni résigné, ni découragé, le SMPS poursuivra sa mobilisation au service de l’ensemble des collègues, ceux en poste comme ceux encore à venir, pour que demeure l’engagement des directeurs !