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CCN : Des discussions aux antipodes des attentes

Au Comité consultatif national (CCN) des corps de direction, les représentants du SMPS ont examiné l’arrêté portant organisation des élections professionnelles pour les corps de direction, qui introduit notamment le vote électronique. C’est certes un processus innovant, mais rien ne garantit qu’il aide à relever les taux de participation, en baisse lors des dernières élections.

Les directeurs et directrices de la fonction publique hospitalière sont pris en étau entre leurs missions de plus en plus difficile à mener à bien, la critique permanente, qui a envahi les médias et la sphère publique ces derniers mois, et la pleine conscience de la responsabilité qui est la leur : contribuer à la modernisation et à l’accessibilité de l’offre de soins dans un contexte de raréfaction des moyens.

La multitude des chantiers de transformation ouverts en même temps avec, certes, un esprit de concertation important, mais dans un calendrier extrêmement restreint, a de quoi déboussoler. Les directeurs ont surtout à cœur que de cette phase de concertation se dégage une vraie cohérence dans les outils et les actions proposées.

Car les situations actuelles seront difficilement tenables longtemps. L’annonce d’une réforme du financement, attendue par tous mais qui va prendre de nombreux mois à voir le jour, génère une impatience immense du corps social et des communautés hospitalières. La persistance d’une démarche centrée sur les plans d’économie contribue aux crispations dont les directeurs sont jugés responsables in fine, lorsqu’il leur revient de soutenir leurs EPRD.

La conduite très contrastée des GHT ajoute à ce marasme et empêche de fédérer là où elle devait rassembler.

Le SMPS voudrait pourtant trouver quelques sujets de persévérance, sinon, il est encore bien trop tôt, de réassurance. La mise en œuvre du vote électronique est en elle-même un élément de modernité. L’instauration de la parité dans la représentativité des listes est un point positif. C’est un pas important, mais insuffisant dans la promotion de l’exercice paritaire. En CCN, le SMPS a réitéré son souhait que l’Etat s’empare plus franchement de cette question et de sa spécificité dans la quête des plus hauts emplois de la fonction publique hospitalière.

Au-delà des questions relatives aux modalités de vote, le SMPS regrette l’absence de travaux sur la prospective et la gestion des talents. Quelles perspectives sont offertes aux directeurs et directrices de la fonction publique hospitalière ? Le nombre de candidats inscrits au concours de l’ENA est en forte hausse, tandis que les inscriptions aux trois concours de direction de la FPH continuent de stagner, voire de décroître. Quelles mesures sont envisagées par les pouvoirs publics pour répondre à la crise d’attractivité que connaissent nos corps ? Comment donner envie de s’engager dans ces métiers, d’y évoluer, quelle gestion des potentiels les pouvoirs publics sont-ils prêts à mettre en œuvre ? Quelles évolutions statutaires, quels accompagnements pour celles et ceux qui souhaitent progresser, quelle aide pour celles et ceux qui sont en difficulté ? Ce sont autant de questions dont le CCN devrait se saisir et sur lesquelles il n’est pour le moment pas consulté.

Les échéances électorales doivent être le moment opportun pour aborder tous les sujets de préoccupation de directeurs. Et le contexte douloureux et troublé de ces derniers mois crée de l’attente. L’Etat se doit de répondre à ces interrogations