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Dysfonctionnements dans la campagne d’évaluation 2021 des DH et D3S

Le SMPS écrit aujourd’hui un courrier au CNG face aux nombreux dysfonctionnements dans la campagne d’évaluation 2021 des chefs d’établissement directeurs d’hôpital et D3S, qui  a débuté il y a plusieurs semaines.

A notre grande surprise, eu égard aux nombreux signalements rapportés par le SMPS depuis au moins deux exercices, nous constatons de nombreux dysfonctionnements sur la manière dont celles-ci sont conduites dans certaines régions.
Nous réitérons donc notre alerte sur ces points.
En effet, si les termes de l’instruction relative à l’évaluation et à la prime de fonctions et de résultats n°CNG/DH/D3S/DS/2021/129 du 17 juin relative à la campagne d’évaluation 2021 sont respectés, dans la plupart des cas, nous constatons un dévoiement de la procédure par certains directeurs d’Agence Régionale de Santé avec un recours à la délégation de cette compétence assez systématique à d’autres autorités, ce qui témoigne d’une mise à distance délétère et incomprise des directeurs d’hôpital et D3S.
A ce sujet, sans notre intervention en juin dernier, certains s’en seraient tenus à une évaluation des seuls directeurs généraux de CHU.
Ainsi, les évaluations des directeurs d’hôpitaux chef d’établissement sur emploi fonctionnel ne sont pas systématiquement réalisées par le Directeur Général de l’ARS, mais par une grande variété d’acteurs qui va du DGA au DOS ou au délégué départemental ou même certains directeurs de proximité ou chargés de mission, en complet décalage avec la position en haute responsabilité des chefs d’établissement. Dans ces cas il arrive même que l’évaluateur se révèle moins qualifié que l’évalué.
Des évaluations en visioconférence ont par ailleurs été proposées aux collègues au mépris de toute courtoisie et professionnalisme de l’évaluation.

D’autre part, des disparités sont constatées sur un même territoire de santé abritant plusieurs GHT, dans lequel certains directeurs d’établissement support sont évalués par le Directeur général tandis que les autres ne le sont pas, laissant penser à une classification implicite, soit des directeurs, soit de leurs établissements.

En ce qui concerne les D3S, là encore les pratiques divergent d’une ARS à l’autre mais les directeurs nous alertent sur le fait que certains d’entre eux ont pris possession de leur évaluation 2020 en août 2021 alors même que leur évaluation 2021 est programmée en septembre 2021. D’autres encore ne disposent même pas de leur évaluation 2020.

Comment peut-on évaluer un directeur sur la base d’objectifs qui n’ont pas préalablement été fixés ?

La notification très tardive, elle aussi, des Parts résultats de la PFR a elle aussi causé des situations très délicates auprès de collègues amputés d’une partie de leur rémunération.
Les dérives constatées se révèlent intolérables dans une période où les chefs d’établissement sont malmenés et exposés. La qualité de vie au travail ne peut être l’apanage des professionnels de santé exception faite de leur directeur.
Les directeurs revendiquent d’être traités de la même manière qu’il leur est demandé de traiter leurs collaborateurs ou leurs équipes.

Empêcher la tenue de ce rendez-vous est ressenti par les collègues comme un profond mépris et un manque de considération pour leur statut, leur travail et leur investissement. Elles renvoient par ailleurs aux agents des établissements la considération que l’on a pour leur directeur et par extension pour leur établissement.

Ces pratiques déjà insupportables habituellement ne sont plus tolérées par des managers à bout.

Les chefs d’établissement portent leurs hôpitaux et EHPAD depuis plus de 19 mois avec force, loyauté, conviction et engagement.

Le SMPS dénonce le fait que la campagne d’évaluation soit désormais perçue par les ARS comme « la corvée de l’automne » alors que ce rendez-vous est souvent le seul moment où le chef d’établissement peut s’exprimer en vis-à-vis sur sa manière de servir et sur la conduite de ses missions.
 

Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers, fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir