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Réforme de la haute fonction publique : « Le terrain comme première compétence » selon le Président de la République, marque de fabrique des Directeurs et Directrices de la Fonction Publique Hospitalière

Le 9 avril dernier, le Président de la République a fait des annonces fortes pour une réforme de la haute fonction publique dont la suppression de l’emblématique ENA, remplacée par l’Institut du Service Public.

Cette transformation n’est pas sans conséquence pour les directeurs d’hôpital et directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux qui devraient être intégrés au futur tronc commun : celui-ci concernera l’ensemble des élèves fonctionnaires de catégorie dite A+. A cela s’ajoute la mise en place d’une véritable « école de guerre » pour l’accès aux plus hautes fonctions, toujours au sein de ce futur Institut du Service Public.

Ces deux mesures, portées de longue date par le SMPS y compris lors de son audition par la Mission Thiriez, constituent une réelle avancée qu’il appartient maintenant de concrétiser. En permettant l’émergence d’une culture commune du management dès la formation initiale, le tronc commun constitue en effet la promesse d’une mise en œuvre des politiques publiques davantage coordonnée et donc plus efficace à l’échelle locale comme au national.

Quant à « l’école de guerre », elle s’inscrit dans une logique méritocratique qui valorise l’expérience et la diversité des parcours. Reste maintenant à en définir clairement les critères d’accès afin d’éviter les écueils de la 1ère session du CIME (cliquez ici pour consulter le communiqué relatif au CIME), pré construction de l’ « école de guerre » précitée et de s’assurer d’une égale possibilité d’y candidater.

Les directeurs de la fonction publique hospitalière sont des manageurs de terrain en prise avec les réalités quotidiennes. Leur expertise et leurs compétences sont déjà fortement appréciées et reconnues par les administrations d’Etat et les collectivités territoriales les accueillant en détachement. Ils démontrent tous les jours leur engagement en étant au plus près des équipes et des usagers faisant front à une crise sanitaire d’ampleur inédite. L’Etat devra s’appuyer sur eux pour construire les nouveaux contenus de formation de ce tronc commun afin qu’il soit en phase avec cette réalité.

De plus,  cette volonté du Président de la République doit être mise en cohérence avec  une juste rémunération due à celles et ceux qui s’engagent pour le service public. Il est impératif que l’ensemble des fonctionnaires stagiaires A+ bénéficient d’une égalité de traitement indiciaire et indemnitaire durant leur formation. Les élèves directeurs de la fonction publique hospitalière (DH, DS, D3S) doivent disposer de modalités de rémunérations alignées sur celles des autres élèves fonctionnaires (ENA et INET notamment). On ne saurait accepter de passer sur les mêmes bancs et d’être payés différemment ! Le SMPS fera prochainement des propositions précises en ce sens.

L’Etat souhaite valoriser l’exercice et la mobilité de ses hauts fonctionnaires dans les territoires,  bénéficier de profils de manageurs d’équipes ancrés dans la réalité du service public, affecter les hauts fonctionnaires prioritairement sur des missions « essentielles à la nation » : c’est ce que les cadres et directeurs de la FPH incarnent dans l’exercice de leurs fonctions !

Le SMPS demeurera vigilant à ce que la réforme de la formation initiale des directeurs de la FPH ne soit pas juste « un effet de bord de la suppression de l’ENA ». C’est au contraire l’opportunité de mieux faire connaître la qualité de la formation professionnelle des manageurs de santé où l’EHESP a tout sa place, à l’opposé de toute tentative de démantèlement de la fonction publique hospitalière que nous constatons aujourd’hui avec par exemple le projet de loi 4D. Le SMPS jugera donc sur pièces et non sur des mots ce futur Institut du service public ainsi que les engagements de revalorisation des manageurs pris à cette occasion.

Face à la perte d’attractivité de notre corps, les mesures annoncées qui ne sauraient se limiter à un changement d’acronyme, laissent entrevoir la possibilité de retrouver une attractivité aujourd’hui en berne pour nos métiers.

Le SMPS sera donc vigilant à ce que cette réforme ne soit pas purement esthétique mais permettent au contraire une réelle valorisation de nos métiers comme de nos compétences.