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Sondage IFOP sur les Groupements hospitaliers de territoire : un an après, une perception négative des directeurs et des cadres hospitaliers

Engagé pour promouvoir la stratégie de groupe publique, le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) soutient les Groupements hospitaliers de territoire (GHT) depuis leur création.
Constatant des difficultés dans la mise en œuvre de la réforme, il avait en 2016 interrogé les directeurs, ingénieurs et cadres de la fonction publique hospitalière, au moyen d’un sondage mené par l’institut IFOP, pour connaître leur ressenti à l’heure de la mise en place des Groupements hospitaliers de territoire (GHT). Ils avaient été plus de 1 000 à répondre et les résultats avaient été particulièrement éclairants :
  • 60% des directeurs, ingénieurs et cadres interrogés craignaient une dégradation de leurs conditions de travail.
  • 60% estimaient que la mise en œuvre des GHT ne traduisait pas la confiance dans les acteurs de terrain.
  • 82% anticipaient une complexification des établissements de santé induite par les GHT.
En 2017, un an après la mise en place des GHT, le SMPS a souhaité interroger à nouveau les directeurs, ingénieurs et cadres de la fonction publique hospitalière, qui portent la mise en œuvre des GHT au jour le jour, sur leur ressenti par rapport à ces GHT et sur leurs conséquences en termes de conditions de travail.1 089 personnes ont répondu au sondage IFOP, soit un échantillon plus important que l’an passé (+4%). Et les résultats sont impressionnants :

  • A la question : « Les conditions de mise en œuvre des GHT vous semblent-elles adaptées aux enjeux de recomposition sanitaire », il n’y a que 22 % de réponses « oui » pour la délégation de compétences des fonctions support. Ce nombre tombe même à 18 % pour les répondants travaillant dans un établissement non support de GHT.
  • Seuls 50 % des répondants considèrent que, dans leur mise en œuvre, les GHT ont renforcé les coopérations entre établissements.
  • Pire encore, ils ne sont que 9 % à juger que les GHT offrent un cadre juridique et fonctionnel adapté.
  • 45 % des répondants estiment que leur métier a changé ou va changer négativement avec la mise en place des GHT, soit une hausse de 14 points par rapport à 2016. Seuls 24 % jugent au contraire que leur métier a changé ou va changer positivement (en baisse de 4 points par rapport à 2016), les autres ne voyant pas de différence ou ne se prononçant pas. Et parmi les répondants, seuls 6 % des directeurs d’établissements médico-sociaux estiment que leur métier va changer positivement.
  • 70 % des répondants attendent un accompagnement des pouvoirs publics sur l’évolution de leur métier.
  • C’est d’autant plus compréhensible que seuls 27 % des répondants ont une vision plutôt ou tout à fait claire de leur avenir au sein du GHT, ceux exerçant dans un établissement non support étant même 32 % à juger qu’ils n’ont pas du tout de vision claire.
  • 64 % des répondants considèrent que les GHT ont entraîné ou vont entraîner une dégradation des conditions de travail ; et ils estiment à 79 % que la mise en œuvre des GHT nécessite une revalorisation des conditions d’exercice et de statut.
Les données parlent d’elles-mêmes. Le SMPS présentera les résultats détaillés de ce sondage au Ministère de la Santé en juillet. Il demande aux pouvoirs publics des mesures fortes pour une mise en œuvre adaptée des GHT, cohérente avec les conditions d’exercice et l’attractivité des métiers du management hospitalier.