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Comité de sélection DH : Au-delà des promesses, le SMPS attend un signal positif à l’égard de ceux qui les mettront en œuvre

Le SMPS prend acte des orientations « Ma Santé 2022 ». Il partage les constats déclinés dans le discours du Président de la République et se félicite que nombre des préconisations formulées avant l’été par le SMPS aient été reprises.

Une ambition forte pour la santé au sens large, une vision, des propositions qui dépassent le cloisonnement des différents secteurs, la clarification du rôle des hôpitaux par la création d’une gradation d’activité, une organisation du monde libéral, la correction des facteurs bloquants comme le numerus clausus ou l’adaptation de la T2A, … Qui pourrait être contre ce que chacun réclame depuis plusieurs années ? Comment ne pas se réjouir de l’annonce d’un ONDAM 2019 porté à 2,5%, qui redonnera un peu d’oxygène aux acteurs de terrain ?

Et pourtant… Il flotte comme un sentiment de malaise et d’amertume chez l’ensemble des cadres hospitaliers.

Le SMPS accueille favorablement la restructuration de l’offre de soins et se réjouit de voir réapparaître le « droit d’option » sur les personnalités morales pour les GHT qu’il avait porté l’année dernière auprès des pouvoirs publics.

Mais comment passe-t-on de moins de 250 hôpitaux de proximité aujourd’hui à 500 voire 600 ? Environ 300 hôpitaux, quel que soit leur statut, vont donc voir leurs missions et leurs autorisations profondément bouleversées : s’attend-on vraiment à ce que cela se fasse sans heurt lorsqu’on annoncera la fin des urgences, des maternités et de chirurgie de proximité ?

C’est là que se situe le premier niveau de malaise : les directions hospitalières vont être soumises à d’intenses pressions, alors qu’elles sont déjà si peu soutenues pour les restructurations engagées.

De même pour les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), qui sont visiblement appelées à devenir l’alpha et l’oméga de la gouvernance territoriale. Il en faut rien de moins que 1000. La tâche est pour le moins ambitieuse, alors que depuis leur mise en place, très peu de projets ont bien été lancés.

Enfin, sur la possibilité de laisser les Praticiens Hospitaliers et les PU-PH diriger des hôpitaux, le SMPS accueille avec intérêt un objectif de diversification et d’ouverture pour créer un vivier de profils mixtes. Néanmoins, sans reconnaissance du travail accompli, il s’agit d’une véritable remise en cause de la légitimité des dirigeants en place.

Le plan « Ma santé 2022 » est un plan adapté aux enjeux de notre temps, chargé de promesses. Mais s’il n’est pas accompagné de messages plus positifs à ceux qui ont toujours été les vecteurs du changement, la montagne risque d’accoucher d’une souris.