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Pour que les travaux du CCN ne soient pas vains

Le premier comité consultatif national (CCN) dans la configuration issue des élections professionnelles s’est réuni ce mardi 5 février 2019.

A cette occasion, les élus du SMPS ont rappelé que, fidèles aux priorités exprimés par les directeurs et directrices concernant la cohérence et l’amélioration de leurs conditions d’exercice, ils continueront, en CCN ou en Commission des Conditions de Travail, de faire des propositions concrètes et de donner sens et corps aux attentes des professionnels des 3 corps qu’ils représentent.

Un sujet notamment concerne tous les professionnels des corps de direction : la baisse très nette d’attractivité des métiers du management. Nous l’avons vu dans les chiffres de participation aux concours, nous le voyons dans le nombre de postes vacants dans les 3 corps dans des régions ou établissements difficiles. Cette désaffection affecte les trois corps de direction de la fonction publique hospitalière. Il ne s’agit ainsi pas seulement d’un questionnement sur les rémunérations et l’harmonisation des statuts, mais aussi d’une perte de sens qui obère l’enthousiasme des plus déterminés à rejoindre le service public préféré des Français et à en piloter les établissements.

Il est vrai que les messages statutaires sont brouillés :

  • Suppression de plusieurs centaines de postes dans le cadre de restructurations qui, certes, ont parfois du sens pour assurer une réponse différente à la demande en soins, mais ont plongé depuis plusieurs années de nombreux collègues dans des questionnements individuels non résolus
  • Réintroduction de modalités statutaires restrictives (quota à la hors classe des DH) ou lenteur du déploiement de mesures d’amélioration (déplafonnement de la PF des DS)
  • Absence de rendez-vous de négociation statutaire en particulier pour les D3S, seul corps avec les DS qui ne bénéficie pas d’un 3° grade depuis que les attachés, en théorie, en ont été pourvus
  • Pas d’aménagement de l’exercice territorial et pas de traduction statutaire concrète de ses modalités
  • Mesures d’accompagnement des GHT limitée dans un calendrier sans lien avec la réalité
  • Pas de mise en œuvre des accompagnements médicaux des corps de direction
  • Pas de discussions sur les viviers professionnels, que ce soit sur les hauts potentiels, le soutien à la parité ou les hauts potentiels
  • Pas d’actualisation des outils de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
  • Et pas de véritable politique de lutte contre les risques psycho sociaux
Ce sont tous ces outils et ces échanges qui font défaut dans la gestion que méritent des directeurs dont le niveau de démotivation et de questionnement affecte forcément leur manière de servir et leur santé.

Dans ce contexte, le SMPS appelle donc plus que jamais à reprendre des rendez-vous réguliers de concertation et de négociation sur le cadre habituel de l’exercice des directeurs. Car à perdre de vue ses managers, l’Etat perdra aussi l’engagement qui est le leur au service de l’intérêt général.

En CCN, le SMPS a souhaité rappeler son attachement à ce que les travaux du CCN et de la CCT débouchent sur des actions concrètes. Les membres du CCN précédent ont passé beaucoup de temps sur la fiche d’évaluation. C’est important, certes ; mais l’essentiel n’est pas là : il faut s’emparer de la valorisation des parcours et des potentiels en préservant un mode de recrutement placé sous le sceau des procédures nationales mais professionnalisées. Afin de couper court aux tentatives de substitution de candidatures, contractuels ou autre, qui ne rempliraient pas les mêmes degrés d’exigence.

Le CCN a aussi consacré du temps utile sur la charte d’éthique et de responsabilité. Il faut aller plus loin, pour sanctionner les pratiques déviantes et encourager les bonnes pratiques et leur diffusion.

Le CCN enfin débattra du rapport d’activité et du bilan social du CNG. Mais cette étude, si approfondie, soit-elle, sera vaine sans de vraies décisions qui caractériserait une gestion audacieuse et fructueuse des corps de direction, à la hauteur de leur engagement auprès des populations et des communautés qu’ils animent et dirigent.