Le syndicat de tous les manageurs de santé
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 CCN du 7 mars 2025 Déclaration liminaire du SMPS

Comme nous avons pu l’exprimer pour les DH lors d’une instance récente, l’horizon des corps à gestion nationale est bien sombre.

Sombre en matière de ressources disponibles, tant pour les établissements de santé que pour le secteur médico-social, oublié, année après année… Ainsi l’évolution de l’ONDAM pour 2025 ne suffira pas à redonner l’oxygène nécessaire à nos établissements pour se moderniser, se développer.

Sombre en matière de complémentarité des secteurs, là encore pour les champs sanitaire et médico-social, qui doivent composer avec des règles du jeu variables et inégales entre le public, le privé et la ville. Que ce soit en matière de permanence des soins, de mise en place de ratios de soignants, voire de règles budgétaires, ce sont les établissements publics qui sont les plus impactés.

Sombre en matière de considération, quand en Pays de la Loire, des collègues sont dénoncés dans la presse par leur propre tutelle, apprennent qu’ils sont “débarqués”; méthode à la “Musk” 

Quand en PACA les lanceurs d’alerte se voient mis en cause, alors que les tutelles se refusent à agir, à simplement ordonner une enquête qui permettrait d’objectiver les responsabilités de chacun ; nous ne pouvons que nous interroger sur les conséquences d’une telle enquête pour ceux qui, aujourd’hui, bénéficient d’appuis politiques au niveau national. 

Quand partout en France désormais, d’autres font l’objet de poursuites de la part de la Cour des Comptes, pour des faits, rappelons le qui n’avaient pour objet que de garantir l’accès aux soins. 

Que penser de ces pratiques qui jour après jour nous montrent que nous ne comptons pour rien. Malgré la mobilisation quotidienne des corps de direction pour assurer à chacun l’accès à un service de santé de qualité. Malgré les difficultés de recrutement, malgré le manque de moyens, en résistance à toutes les forces contraires qui minent nos journées.

Sombre quand mois après mois, nous voyons la perspective de réforme de nos statuts s’éloigner. Quand d’aucuns s’obstinent à souhaiter des évolutions qui ne feraient que tirer nos corps vers le bas, quand d’autres prévoient déjà la disparition des directeurs des soins.

Même si l’ordre du jour fait montre de mesures qui visent à réduire les conséquences de ces constats, nous pouvons nous demander si les réponses sont les bonnes.

Certes, toutes les initiatives qui tendent à corriger les inégalités d’accès à nos corps sont à encourager. Inégalités sociales avec le dispositif talent, que le SMPS soutient, mais qui a failli disparaître, sauvé cette année mais pour combien de temps ? Inégalités liées aux situations de handicap, sujet là encore au cœur des préoccupations du SMPS et sur lequel nous allons prochainement publier un guide. Inégalités liées au genre pour lesquelles le groupe « Egalité professionnelle » du SMPS s’engage au quotidien. Nous serons attentifs à l’analyse des résultats de chacun de ces dispositifs pour les maintenir, les améliorer, les étendre le temps qu’il faudra.

Concernant l’attractivité de nos métiers et celle de DH en particulier, nous sommes également engagés dans un dialogue avec l’EHESP pour adapter la maquette de formation aux attendus de nos fonctions. Pourtant que penser de la modification significative du découpage des stages, limitant ainsi les possibilités d’inscrire l’élève dans la vie institutionnelle et donc de participer à son acculturation au métier ? Comment interpréter le retard de communication sur les nouvelles modalités des concours à l’heure où nombre de préparants s’interrogent sur les attendus de l’épreuve collective… Cela est-il de nature à renforcer l’attractivité des formations de nos futurs collègues ? Nous en doutons.

C’est donc avec beaucoup de questions et de doutes que nous abordons cette instance, qui nous l’espérons saura répondre à nos attentes et à celles de nos collègues.