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CAPN des Directeurs d’hôpital 14 octobre 2021 : rendez-vous désincarné pour de vraies préoccupations

La Commission Administrative Paritaire Nationale des Directeurs d’Hôpital du 14 octobre est appelée à se prononcer pour l’essentiel sur des recours dans le cadre de l’évaluation 2020 autant dire d’il y a un siècle, et des maintiens ou placements en recherche d’affectation.

Le SMPS fidèle à ses valeurs étudiera les dossiers de nos collègues avec toute la conviction et le sens de l’intérêt général qui font sa force.

Mais il ne se satisfait pas que la CAPN n’ait plus à connaître que de ce type de dossiers.

Depuis leur réforme, l’électro-encéphalogramme des CAPN est plat.
Les CAPN renvoient l’image faussée d’un corps où il y aurait seulement à régler des différends entre évaluateurs et évalués. Le SMPS n’admet pas que la formulation plus ou moins heureuse d’une appréciation confinée dans le formulaire byzantin du dossier d’évaluation soit considérée, par les pouvoirs publics, comme un des seuls sujets à évoquer en CAPN.

Le SMPS conteste cette approche, désormais imposée par loi TFP, qui modifie insidieusement la vision du métier de Directeur d’Hôpital et affadit mois après mois la richesse du dialogue social.

Autre sujet abordé : les mises en recherche d’affectation.
Le SMPS va aussi –une fois de plus– dire sa déception de l’absence d’aboutissement des débats sur le dispositif de recherche d’affectation, dont il est parfois dit qu’il constituera un enlaidissement du CV et qui pourtant est pour nous au cœur des dispositifs d’accompagnement des rebonds professionnels.

Le SMPS va également réaffirmer que l’entretien d’évaluation doit être le rendez-vous annuel indispensable pour pouvoir conjuguer management d’un établissement de santé et projet professionnel individuel.

Mais comment faire sereinement les évaluations dans le climat que connaissent actuellement les hôpitaux publics et leurs managers ?

Les pouvoirs publics peu avares de multiples guides et de leçons de management ont la solution prête à l’emploi, parlant     « d’écoute réciproque et constructive et se situant dans un climat de confiance et de respect mutuel ».
Mais comment évaluer les collègues en charge de la sécurité de nos établissements quand le public conteste le passe sanitaire à l’entrée de l’hôpital et que certaines équipes de direction sont prises à partie dans des conditions inacceptables dans un Etat de droit, en métropole et en Outre mer ? Les paroles de soutien ne suffisent plus, les collègues sont à bout de force et d’envie. Les risques psycho sociaux c’est aussi cela.

Comment évaluer sereinement les collègues en charge des ressources humaines quand les agents hospitaliers attaquent en masse les décisions de suspensions pour non-respect de la vaccination obligatoire ? Comment leur dire quoi faire quand les pouvoirs publics laissent sans réponse nos questions sur la compatibilité entre arrêt maladie et suspensions, nous forçant à aller en ordre dispersé devant les tribunaux administratifs ?

Comment fixer des objectifs « mesurables, accessibles, discutés et réalisables » aux collègues en charge des affaires médicales quand le couperet de l’intérim médical doit tomber sur nous le 27 octobre mais que le plus haut niveau de l’Etat réfléchit encore à « des propositions afin de voir comment « adapter » et « aménager » de « manière très pragmatique l’évolution » de l’application des mesures contre les dérives de l’intérim médical » (APM 12/10). Les directeurs d’hôpital vont-ils là encore porter le chapeau pour des années de désorganisation, alors même qu’ils sont les premiers soutenants de toute politique qui mettrait fin à ce mercenariat, et qui témoignerait de l’attractivité retrouvée des hôpitaux ? Et ce n’est pas faute d’avoir prévenu dans le cadre du débat parlementaire sur la désormais bien peu applicable Loi Rist, sur ce sujet comme sur d’autres ?

Comment enfin motiver les collègues avec une PFR plafonnée ? Nous rappelons en effet qu’en 2019, derniers chiffres disponibles avant l’ubérisation du rapport d’activité du CNG, près de 2 chefs d’établissement sur 3 et plus de 53% des directeurs adjoints avaient atteint le plafond de la part résultat !

Nous avions dénoncé la dernière instance collégiale comme une mascarade de concertation.
La CAPN de ce jour, coincée dans ordre du jour étriqué, va elle aussi probablement passer à côté de l’essentiel des enjeux de notre profession même si elle nous permet de traiter quelques situations individuelles.

L’ordre du jour programmatique qui va aussi porter dans quelques jours sur une hypothèse de fusion des corps D3S et DH ne laisse pas d’étonner dans ce climat.
Choisir les fausses bonnes idées, faire miroiter des avancées qui n’arriveront pas, passer à côté d’une véritable valorisation des métiers, qui est pourtant d’actualité, au moins pour la communication portée par le CNG, voilà tout ce que renferme cette perspective de rendez-vous. Le SMPS est prêt en tous cas à l’écarter définitivement au profit des vraies questions.
Pour le SMPS, il est urgent de :

·  Donner aux directeurs d’hôpital des perspectives de carrière et de rémunération stimulantes, que l’on soit directeur-adjoint débutant ou chef d’établissement expérimenté, sans contraintes de mobilité ou exigences kafkaïennes que l’on n’oserait pas imposer aux autres hauts fonctionnaires

·  Prendre les mesures de valorisation des parcours et encourager la formation, pour sortir d’une gestion du corps à l’ancienne qui ne fait que diminuer son attractivité

·  Nous permettre de remplir nos missions dans un cadre juste et transparent, qu’il s’agisse des règles d’avancement, du traitement de nos candidatures sur les différents postes ou des responsabilités que nous endossons pour garantir aux patients la sécurité et la qualité des prises en charge.

Ce sont ces rendez-vous là que les directeurs attendent et l’Etat est attendu à l’heure précise pour les honorer.

Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers, fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir