IC DH Mission première pour les DH : tenir, par la densité de leur engagement et la force du collectif
Aujourd’hui réunis dans une nouvelle instance, réunie à un rythme scandé qui contraste avec l’immobilisme forcé des rouages gouvernementaux, les messages du SMPS se situeront dans la constance.
En attendant des nouveaux interlocuteurs, les directeurs d’hôpital et leurs équipes poursuivent leur long chemin de stabilisation du paquebot hospitalier, devenu frêle esquif sur une mer bien périlleuse.
Pas de refus d’obstacle, pas de mouillage au port pour éviter les embruns.
A l’initiative, à la manœuvre dans les territoires, les directeurs maintiennent leurs actions tant à la reprise de leurs activités au bénéfice des usagers, très en demande de réponse à leurs besoins de prise en charge, que dans la quête d’une trajectoire budgétaire la plus progressive possible malgré les incertitudes et les outils faisant défaut.
Le SMPS attend donc de tous les acteurs au plan national comme régional qu’ils soutiennent les efforts, non pas seulement des directeurs, mais des communautés qui ont pleine conscience des enjeux mais sont encore lestées de problématiques d’inégale attractivité ou de vieillissement des établissements par exemple.
L’aggravation des situations de trésorerie, à un niveau inédit, est sans doute la première des préoccupations en gestion car elle entrave la capacité à investir et la dynamique de projets. Les ARS font beaucoup sur ce plan mais pour l’échelon régional de tutelle, ces solutions ne sont pas éternellement activables et les impasses sont là.
Avec là encore une prise en étau des établissements, qui ne peuvent que différer les règlements de leurs dettes, se retrouvent parfois à la merci d’autres établissements qui ne peuvent les honorer, se trouvent menacés par leurs créanciers, dont il faut dire que la hauteur de leurs menaces est inversement proportionnelle à leur niveau de fragilité, avec une stratégie menaçante de la part des grandes entreprises qui ne laisse aucune place à la philanthropie !
Les collectifs hospitaliers sont aussi tiraillés sur le sujet des rémunérations médicales, comme déjà largement relaté. La myopie du système qui a longtemps privilégié la stricte régularité à l’adaptabilité des outils de rémunérations et a plutôt provoqué une accentuation des frustrationset des souhaits de praticiens d’aller voir ailleurs comment mieux orienter leur carrière doit être corrigée.
Ceci, par ailleurs, n’étant que l’aspect le plus visible de la mise en jeu de la responsabilité financière des directeurs. Sur ce point, l’information que des groupes de travail inter fonction publique, sous l’égide de la DGFIP et auxquels participe la DGOS est une bonne nouvelle. Le SMPS continue son travail de sensibilisation des pouvoirs publics, des magistrats et des corps de contrôle sur ce point.
S’agissant des missions conduites justement par ces derniers, ces derniers temps sur des objets assez larges comme « l’offre de soins territoriale » ou « l’efficience des établissements publics », le SMPS y a pris sa pleine place en contribuant à dresser un portrait réaliste et responsable des conditions de leur pilotage par les directeurs. En n’effaçant ni la nécessaire poursuite du redressement des comptes sociaux, ni la somme d’injonctions paradoxales indéfiniment subies par les directeurs pour y parvenir.
Il y a retenu aussi un message qui semble s’installer durablement dans le panel des mesures systémiques à venir : faire le pari de l’intégration via les GHT.
Le SMPS a toujours dit sa confiance dans les territoires et l’action de terrain des équipes pour faire face au renouvellement de la demande en soins. Il a largement contribué aux différents moments d’évolution des outils de coopération hospitalière mais en a dénoncé les limites ou les erreurs que ce soit à la naissance des GHT ou depuis leur développement.
Aujourd’hui, il est nécessaire de ne pas, une nouvelle fois, faire passer l’outil avant l’évolution du cadre stratégique dans lequel le GHT peut pleinement être profitable aux établissements et aux professionnels.
La stratégie de groupe publique est d’une évidente utilité.
Mais comme toujours elle ne peut résulter d’un fait incantatoire lorsque les situations de concurrence frontale demeurent. Et elle ne peut se résoudre à la seule demande de « chaine de commandement unique » invoquée par l’Etat, qui fleure plutôt la contrainte et les déchirements locaux, plutôt que la construction de projets de santé plébiscités par les populations et les acteurs locaux.
En ce sens le SMPS plaide une nouvelle fois pour que l’Etat apporte son soutien aux établissements engagés dans la traduction concrète de ses missions planificatrices et intéresse le monde libéral par exemple à rencontrer positivement les projets des établissements publics de santé.
Avec évidemment un enjeu fort pour conserver les élus du bon côté de l’évolution territoriale de l’offre de soins et pour ne pas risquer, là encore, de faire basculer l’évolution de sa carrière à un directeur sur un diagnostic territorial mal embarqué.
En résumé, le SMPS rappelle une nouvelle fois le besoin de soutien concret et pragmatique que les chefs d’établissement attendent pour poursuivre leur haute mission au service des politiques publiques à laquelle ils vouent, par nature et conviction une fidélité efficace et renouvelée.
En souhaitant ne plus être bouc émissaire d’une complexité du système qu’ils ne cessent de tenter d’adoucir et pour poursuivre leur mission à la tête de collectifs hospitaliers qui attendent fébrilement la suite de l’automne, mais restent profondément attachés à l’immense nécessité de leur mission pour le service public hospitalier.
Les élus et la délégation nationale restent à votre disposition pour toute question relative à votre projet de mobilité