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Comité de sélection D3S Vers la transformation ?

Comité de sélection D3S
Vers la transformation ?

28 mai 2019

Le salon regroupant HôpitalExpo, GérontHandicapexpo et le salon Hit dédié à la e-santé placé sous le thème de « créer, innover, transformer : la santé en (r)évolution » vient de s’achever. En prenant le thème de la santé au sens large, celui-ci est d’actualité dans les champs d’intervention des D3S.

En effet, ces secteurs doivent relever le défi des nouvelles modalités de prise en charge et des besoins croissants des bénéficiaires, au regard du vieillissement de la population, du virage inclusif pour les personnes en situation de handicap et de l’accroissement du nombre d’enfants en difficultés sociales.

Tous ces chantiers sont en cours, nous le savons, tout comme la réforme liée aux hôpitaux de proximité, le lien ville-hôpital des territoires, issue de la future loi « Ma santé 2022 », en cours d’examen. Mais pour l’instant nous avons la sensation d’un grand flou, le risque étant que ces chantiers, nombreux et importants, perdent en réactivité et en lisibilité.

Les populations accompagnées, accueillies et hébergées dans les établissements, méritent l’attention des pouvoirs publics et les dossiers en cours doivent rapidement trouver écho dans la réalisation d’actions significatives. Le grand débat mené en réponse à la mobilisation a révélé les attentes très fortes des Français vis-à-vis du système de santé dans son ensemble. Mais nous avons pu noter, que les discussions sur la santé, ont finalement renvoyé les réponses concrètes attendues de tous, aux réformes futures. Nous exigeons que des réponses et des actions soient rapidement à la hauteur des attentes suscitées !

Par exemple, les Français ont saisi l’occasion de placer sur le devant de leurs préoccupations immédiates et futures, la question de la dépendance. Sur ce sujet, le rapport de Dominique Libault contient des pistes intéressantes. Les pouvoirs publics doivent s’en saisir pour élaborer un plan ambitieux et relever le défi de la dépendance, alors que se profile la future loi Autonomie Grand-âge.

Nous l’avions déjà proposé : les établissements sociaux et médico-sociaux, doivent travailler davantage ensemble. Il faut promouvoir une approche de stratégie de groupes sociaux et médico-sociaux, faire émerger des coopérations nouvelles et créer des dynamiques territoriales en fonction des spécificités géographiques, notamment dans certains territoires où les établissements et leurs directeurs sont beaucoup trop isolés.

Ce n’est qu’avec une solide organisation territorialisée et transversale que la notion de parcours pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, notamment, prendra tout son sens en décloisonnant notre système de santé. Au-delà, et dans cette logique, l’offre doit être repensée en lien avec le maintien à domicile, l’exercice libéral mais également en coordination avec le secteur sanitaire.

Nous avons pu entendre lors du discours d’ouverture du salon, l’appel à un « choc d’attractivité pour l’exercice hospitalier ». Nous l’avons entendu au sens large. Un enjeu auquel nous adhérons, et qui est au cœur de l’actualité des D3S.

Nous le voyons une nouvelle fois au cours de ce comité de sélection. Deux postes n’ont pas de candidat, 16 postes n’ont que 3 candidats, 26 postes ont moins de trois candidats, et 9 postes ont des candidats mais aucune candidature de D3S.
Et pourtant, nous estimons et affirmons que notre métier est un beau métier riche de relations humaines, tourné vers le service et l’action auprès des populations les plus vulnérables de notre société.

L’isolement de la fonction et le manque d’attractivité peuvent une nouvelle fois expliquer ce phénomène. L’absence actuelle de mise en place d’une organisation territoriale efficiente conduira à prolonger des intérims et des conditions d’exercice extrêmement difficiles pour les collègues directeurs mais également pour leurs équipes d’encadrement et les soignants impliqués au quotidien.

Le projet de loi de transformation de la fonction publique aurait pu nous redonner les clés pour retrouver une attractivité perdue ; mais la baisse constante des inscriptions au concours témoigne du désinvestissement dont le métier de D3S est victime.

Aussi, nous réaffirmons la nécessité du maintien en nombre suffisant de places au concours, seule solution pour assurer aux secteurs sanitaire, social et médico-social un recrutement en accord avec les besoins. Nous réaffirmons, par ailleurs, notre attachement à l’égalité d’accès aux fonctions publiques, à l’indispensable équité dans le recrutement, et notre soutien à une formation de qualité au sein de l’EHESP.

De plus, la disparition annoncée des comités de sélection renforce encore les inquiétudes sur l’avenir de notre profession. L’exercice du métier de directeur dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics devant rester une vocation.

En portant une conception éminente du métier de D3S, le SMPS réclame la lisibilité suffisante des perspectives de carrière des D3S et la réponse aux besoins des populations vulnérables, dans le cadre d’une stratégie ambitieuse et collective, qui se voudra transformative et évolutive.

Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers,
fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir