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Derrière les images, osons braquer l’objectif sur l’avenir de la psychiatrie !

Faire rentrer les caméras à l’hôpital est décidément plus un risque qu’une chance. Loin du regard bienveillant porté par Raymond Depardon sur les patients du Vinatier, en Normandie, l’hôpital de Janet, comme d’autres établissements, a fait l’objet d’un reportage partial, destructeur pour l’image de la psychiatrie et des patients qui y sont pris en charge.

La psychiatrie est une discipline exigeante, aux prises en charge complexes et qui, de fait, ne peut être regardée d’un seul point de vue. Cela justifie d’autant plus l’usage de la pédagogie. Aujourd’hui encore, elle souffre d’une image dégradée, issue de raccourcis qui contribuent à la stigmatisation de ceux qu’elle a vocation à soigner.

Le secteur psychiatrique, tout comme le monde sanitaire et le domaine médico-social, connaît un véritable malaise et cristallise toutes ses problématiques et les contradictions d’un système à bout de souffle. Les modes de financement sont inadaptés à la prise en charge des pathologies des patients qui cumulent souvent diverses difficultés sociales. Une réflexion globale doit être menée pour sortir de l’institutionnalisation, et favoriser les prises en charges médicales, soignantes et sociales innovantes. A l’instar, du champ du handicap, il persiste un manque de places et de structures adaptées permettant la réinsertion des malades.

Pour le SMPS, il appartient aux pouvoirs publics de se positionner clairement sur l’avenir de la psychiatrie. Le plan « Ma santé 2022 » avait érigé la psychiatrie en priorité. Un délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie vient d’être nommé. La communauté hospitalière attend des actes forts.

Le SMPS alerte donc une nouvelle fois sur la nécessaire réforme de la psychiatrie. Elle ne peut se faire uniquement sous l’angle du financement, ou du sanitaire, mais doit amener à une refonte globale conduisant à un décloisonnement entre les différents acteurs et une réponse adaptée aux besoins diversifiés des populations. Elle doit également permettre de créer un écosystème favorable à l’innovation et d’une meilleure prévention, dans un contexte où les études épidémiologiques soulignent que les maladies psychiatriques concerneront plus d’un Français sur trois à l’horizon de quelques années.