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Urgences : sortir de l’état de crise permanent ?

Des mesures, encore des mesures, toujours des mesures et pourtant la crise continue et s’est même intensifiée aux urgences…

Les annonces faites par la Ministre lors de son déplacement au CHU de Poitiers le 2 septembre comme lors de la conférence de presse du 9 septembre, font apparaître de bien timides avancées au regard de l’enjeu. Derrière le volontarisme affiché, qu’attendre concrètement dans les mois à venir pour nos établissements ?

Parmi les mesures annoncées, dans l’attente du rapport Mesnier-Carli dont la parution est imminente, il faut retenir :

  • La possibilité pour le SAMU d’utiliser un transport sanitaire pour conduire un patient dans un cabinet libéral ou dans une maison de santé
  • La généralisation des filières d’admission directe pour les personnes âgées
  • La généralisation des bed managers au sein des GHT
  • La prime de coopération pour des IDE prescrivant des examens de radiologie ou pratiquant une suture
  • L’intégration de la vidéo à distance dans tous les SAMU
  • La réforme du financement des urgences
  • La lutte contre les dérives de l’intérim médical

Si certaines de ces propositions sont intéressantes, d’autres font l’objet d’une application ancienne dans les établissements. Il en est ainsi des bed managers dont la mise en œuvre en établissement bute notamment sur des difficultés techniques et organisationnelles. De plus, il semble fortement ambitieux, au regard de l’hétérogénéité des GHT actuels, d’être en capacité dès 2020, de travailler au déploiement systématique d’une cellule de gestion interne des lits dans les GHT.

Quant à la généralisation des filières d’admission directe pour les personnes âgées, si ce type de dispositif est d’ores et déjà existant dans de nombreux établissements, reste la question du personnel et surtout des lits disponibles pour les accueillir. De façon générale, c’est l’organisation de la pré hospitalisation qui doit être débattue.

En parallèle, le SMPS se satisfait que la réforme du financement des urgences soit clairement amorcée, et ce d’autant plus à l’heure où les parlementaires s’apprêtent à étudier le PLFSS pour 2020. Le SMPS y sera, comme chaque année, attentif et surtout force de propositions.

En outre, la volonté affichée de lutter contre les dérives de l’intérim médical apparaît plus que nécessaire alors qu’il est parfois difficile de respecter le plafonnement prévu. Toutefois, la proposition de renforcer les dispositifs de mutualisation inter-hospitalière n’aura de sens que lorsque les DAM de territoire seront effectives.

D’autres outils auraient pu être proposés et étaient attendus, notamment en lien avec la télémédecine. Malgré des pistes intéressantes, ces annonces ne répondent pas à la problématique majeure des conditions de travail des soignants et d’accueil des patients. C’est tout le paradoxe de proposer des outils avant de proposer une réorganisation globale.