Statu quo pour les Directeurs des soins
Chères adhérentes, chers adhérents,
La fin de l’année 2025 approche et avec elle sonne l’heure du bilan, nous nous saisissons de la dernière CAPN DS de l’année pour dresser un bilan de la situation des Directeurs des soins. Un bilan marqué par des promesses sans actions concrètes, pour preuves :
De maigres avancées statutaires
Si le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH) du 10 juillet 2025 a permis aux directeurs des soins détachés sur des emplois fonctionnels de conserver le bénéfice de l’indice atteint dans l’échelon du grade d’origine lorsqu’il est doté d’un indice brut supérieur à celui du groupe de l’emploi fonctionnel de détachement par la modification du décret n°2014-8 du 7 janvier 2014, faut-il encore que le texte soit signé pour être applicable.
Cette mesure ne relève en rien d’une avancée statutaire mais d’une réparation dont il faut s’accommoder. Oubliés du SEGUR, les directeurs des soins sur emplois fonctionnels n’ont bénéficié d’aucune revalorisation depuis 10 ans, quand les Directeurs des soins se voient eux appliquer des indices d’entrée moins favorables que ceux des cadres supérieurs de santé.
Ce fossé se creuse d’autant que l’intégration des Directeurs d’hôpital dans la réforme de la Haute Fonction publique en juillet dernier renforce les écarts de traitement entre les trois corps de Direction tant au niveau indiciaire qu’indemnitaire même si les textes sont là encore toujours en attente de signature après un validation en Conseil d’État le 16 septembre 2025.
Un manque criant d’attractivité du corps
Si le nombre de candidats inscrits au concours de DS a quelque peu progressé cette année, il ne préjuge en rien du nombre de candidats qui intégreront la formation, les doubles admissibles préférant les concours DH et D3S quand ils en ont le choix. Le corps des DS est officiellement passé sous la barre de 600 en 2025, la balance entre les entrées et les départs reste quant à elle toujours négative et ce pour quelques années encore. La moyenne d’âge dans le corps ne cesse de s’accroitre quand la durée des carrières elle ne cesse de se raccourcir. Rien n’est fait pour rendre le corps attractif, le régime indemnitaire durant la formation est un frein supplémentaire à l’attractivité du concours.
Une protection insuffisante
Que dire encore des modalités de déclenchement de la protection fonctionnelle pour les directeurs des soins. A travers le traitement différencié qui continue de s’opérer entre les différents corps de direction, nous disons STOP ! STOP aux différences de considération. A travail égal, salaire égal. A difficulté égale, protection égale. C’est pourquoi, le SMPS et ses élus revendiquent que le DG ARS soit la seule autorité à solliciter en cas de demande de protection fonctionnelle au sein des établissements de santé et ce indépendamment du déport de l’autorité hiérarchique.
Des intérims de direction non reconnue
Alors que les directeurs des soins sont comme les DH et D3S amenés à assurer des intérims de direction, la règlementation ne prévoit aucune compensation financière quand ces situations n’apparaissent pas comme des impensés aux yeux des collègues. Il est grand temps de faire évoluer les mentalités et les modalités de reconnaissance financière pour toutes les fonctions additionnelles assurées par les directeurs des soins au sein des directions.
Des effectifs en berne et des collègues en difficulté
Discrets, en moindre représentation, dans un exercice souvent solitaire, les directeurs des soins font rarement parler d’eux. Pourtant nombre de nos collègues se trouvent en difficulté sans que ces situations soient nommées. Elles se matérialisent par des arrêts maladie parfois de longue durée et un faible recours aux instances qu’il s’agisse de la CAPN ou du conseil de discipline par crainte de ne pas y trouver le soutien escompté.
Comment en est-on arrivé à cette situation ?
Quel discours tenir alors aux collègues qui rejoignent nos rangs ?
Quel soutien peut-on espérer de nos tutelles et gestionnaires ?
Qu’en sera-t-il demain pour nos collègues en institut de formation avec la création du statut de bi-appartenant ?