Le SMPS reçu en audition par la mission « Baille-Claris »
Ce mercredi 8 mars, le SMPS a été reçu en audition par Mme Nadiège BAILLE et le Pr Olivier CLARIS, chargés de porter la mission relative à la création d’une gouvernance hospitalière assurée par un « tandem administratif et médical ».
Annoncée en janvier dernier au cours des vœux du Président de la République aux acteurs de la santé, ce nouveau projet de réforme de la gouvernance hospitalière a depuis suscité de nombreux questionnements tant parmi les Directeurs que parmi les Présidents de CME ; questionnements d’autant plus légitimes que les dispositions les plus récentes des ordonnances Rist et les recommandations dites « Claris » relatives à la gouvernance n’ont jusqu’à présent fait l’objet d’aucun bilan sur leur mise en œuvre et leur efficacité. Ce bilan était pourtant annoncé en novembre dernier à l’ouverture du CNR santé. La lettre de mission adressée début février par le Ministre de la Santé et de la Prévention F. BRAUN précise ainsi que la première étape de cette mission est d’établir d’ici fin mars les différents scénarios possibles et de les soumettre à l’ensemble des « parties prenantes pour dégager un scénario central préférentiel ». Le SMPS salue cette méthodologie basée sur la concertation et l’écoute des principaux concernés, dont les organisations syndicales représentatives des Directeurs. Nous avons pu toutefois rappeler à quel point nous restons dubitatifs face à la pertinence et aux enjeux d’une telle réforme, et opposés à toute refonte de la gouvernance des établissements de santé Plusieurs points importants sont ressortis de ces échanges : – L’objectif de consolider la gouvernance pour que les processus de décision soient lisibles par tous et efficients. Ce qui implique le déploiement de mesures d’accompagnement et d’adaptation selon les types et la taille des établissements. – La volonté affichée de renforcer une gouvernance plurielle de nature à représenter l’ensemble des acteurs hospitaliers, notamment la filière soignante et les coordinateurs généraux des soins. Tout en réaffirmant notre souhait de voir se renforcer la gouvernance qui existe déjà, et a fait ses preuves, autour du trinôme réunissant DG, PCME et Direction des Soins, – voire quadrinôme avec les Doyens -, le SMPS a rappelé que les métiers de Directeurs impliquent des compétences spécifiques et des capacités qui font la richesse de nos fonctions. Le SMPS considère ainsi que les enjeux ne reposent pas tant dans la gouvernance que dans les moyens donnés aux responsables médicaux et aux cadres de santé, dans les pôles et les services, pour jouer pleinement leur rôle « d’unité de base » des établissements, comme le préconisait le rapport Claris. Le réveil d’un tel débat n’apparaît donc à ce jour ni opportun ni nécessaire au regard des difficultés auquel font face l’ensemble des établissements publics de santé. Ce contexte, accentué par l’entrée en vigueur le 3 avril du plafonnement des rémunérations médicales, doit au contraire conduire les communautés hospitalières à s’unir sur les solutions à trouver conjointement plus qu’à se diviser dans une énième refonte de la gouvernance. Les audiences de la commission « BAILLE-CLARIS » se poursuivront tout au long du mois de mars en recevant les représentants des Directeurs, des Chefs d’Établissements, des Praticiens, des Présidents de CME ainsi que des collègues en formation et des internes. Nous serons vigilants et attentifs quant aux conclusions à venir de cette mission et souhaitons que le pragmatisme et l’écoute du terrain l’emporte sur toute autre considération. |