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L’avenir des Directeurs des soins au coeur de l’action du SMPS

Les journées de l’AFDS viennent de se terminer, avec une forte inquiétude sur l’avenir du corps des DS.

En effet, c’est à un véritable effet ciseau auquel notre corps de direction est confronté et qui le met en péril. Les 41 lauréats du concours 2024 ne suffiront en effet pas à compenser les 120 départs en retraite pour endiguer la baisse régulière des effectifs.

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Le CNG dénombre moins de 450 directeurs des soins en établissements sanitaires, et 150 en instituts de formation.

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Sur le terrain, face aux vacances de poste qui se prolongent, les directions sont amenées à affecter des cadres supérieurs sur des postes de directeurs des soins, voire de coordonnateurs généraux. Sans préjuger des qualités professionnelles de ces cadres de santé, le SMPS considère qu’il est primordial de ne pas voir cela comme une fatalité.

En effet, quelle légitimité, quelle place au sein d’une équipe de direction pour un cadre supérieur, très souvent issu du « sérail » et in fine quelle image pour ce corps de direction à l’heure où le Ministère souhaite une « gouvernance forte » ?

Depuis de nombreuses années, la position du SMPS a été de revendiquer un statut du même niveau que celui des DH adjoints. En effet, les DS occupent des postes dont les périmètres sont plus étendus que ceux-ci et cumulent souvent des fonctions de direction au-delà de leur champ professionnel : qualité et gestion des risques, relations avec les usagers, DRH parfois…

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C’est pourquoi le SMPS demande que l’intégration des Directeurs des soins à la réforme de la haute fonction publique soit maintenue à l’agenda gouvernemental.

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Le SMPS demande une révision des grilles indemnitaires et indiciaires ; en particulier en entrée de carrière afin d’éviter les chevauchements avec la grille des cadres supérieurs, et en haut de grille pour éviter aux collègues sur postes fonctionnels de reprendre un poste « classique » pour leurs 6 derniers mois avant de faire valoir leurs droits à la retraite.
Nous demandons que les travaux sur la réforme statutaire des DS puissent reprendre au plus vite. Le représentant de la DGOS nous l’a indiqué lors des journées de l’AFDS, c’est une réforme qui est raisonnable au niveau budgétaire.

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« Cette réforme statutaire ne coûtera pas si cher car vous n’êtes pas très nombreux, et c’est un investissement pour le système de santé ».

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Dans un contexte où le SMPS milite pour une extension du pilotage territorial des établissements, nous demandons également la création d’un poste fonctionnel pour chaque GHT.

Pour faire face au défi de l’attractivité, le SMPS s’interroge également sur les voies d’accès au corps.
            Si le principe d’un tour extérieur peut sembler séduisant, le risque n’est-il pas de dégrader davantage l’image de ce corps qui se heurte déjà au plafond de verre de la reconnaissance statutaire ?
   Le SMPS soutient l’idée d’un accès, par la voie du concours, à des soignants « non cadres » avec une période de formation spécifique d‘1 an en amont de la formation classique à l’EHESP. A l’instar des conditions d’accès aux concours DH et D3S, un niveau minimum de diplôme universitaire (Licence) serait alors requis. En effet, les élus DS sont attachés au principe de l’accès au corps par la voie du concours et envisage cette ouverture dans des proportions inférieures à la voie d’accès réservée aux cadres et cadres supérieurs de santé.

Le corps affirmera également sa légitimité en renforçant sa place au sein de la gouvernance. Le coordonnateur général des soins doit rester président de la CSIRMT de droit et donc Vice-président du Directoire.
La direction des soins doit être rattachée au chef d’établissement et non, comme on peut le voir parfois, sous la coupe de la DRH ; ces métiers étant fondamentalement différents et complémentaires.

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Notre corps est fort de sa spécificité en matière d’expertise du soin, nous ne gagnerons rien à revendiquer une absorption dans un corps unique, ni un statut en demi-teinte. Le SMPS a toujours revendiqué cette position, nous la tiendrons.