Conseil d’Administration de l’EHESP: Entre vigilance et pragmatisme, le SMPS présent pour défendre les élèves et l’Ecole.
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- Profils : Club Jeune Génération
Le Conseil d’Administration de l’EHESP qui s’est tenu ce jeudi 20 octobre 2022 à Paris a confirmé la tendance déficitaire que connaît l’Ecole depuis déjà plusieurs années. Cette situation inquiétante met en péril son avenir et par corollaire la qualité des formations qu’elle dispense aux futurs manageurs du service public hospitalier. Le SMPS reste pleinement mobilisé pour les élèves de l’Ecole et regrette que tous les représentants syndicaux n’aient été présents à un Conseil d’Administration aussi important. |
| Le Conseil d’Administration de l’EHESP qui s’est tenu ce jeudi 20 octobre 2022 a porté sur plusieurs points cruciaux au regard des problématiques que connaît l’École. L’EHESP rencontre en effet depuis plusieurs années une série de déficits qui altèrent grandement ses ambitions et génère de réelles incertitudes sur son avenir. Le budget rectificatif, adopté par le CA à l’unanimité sauf une abstention, est venu confirmer un déficit de près de 400 000€ pour 2022. Celui-ci s’explique par des augmentations de charges notables mais également par une baisse des recettes en raison de la vente du parc de logements autrefois loués aux élèves. Ainsi, l’année 2022 « passera », mais cette situation n’augure rien de bon pour la suite, notamment en matière de recrutement et d’investissement ; d’autant que la capacité d’autofinancement de l’EHESP sera l’an prochain inférieure à sa capacité d’investissement. Le SMPS s’inquiète de cette situation à plusieurs titres. D’abord pour l’avenir de l’EHESP en tant que telle. Disposer d’une École dédiée à la Santé Publique sous toutes ses formes et dont les missions portent à la fois sur formation, la recherche et le rayonnement du service public hospitalier n’est pas anodin. Cela revient à souligner le rôle primordial que notre pays accorde à la Santé, ce qui est d’autant plus significatif dans le contexte sanitaire que notre système de santé traverse encore. L’école de Rennes est et doit rester un modèle d’école de service public. Ensuite, car en tant que seule école de formation de santé publique son rôle dans la formation des futurs cadres et directeurs de la FPH est incontournable et son rayonnement avec son offre de formation continue est majeur. L’affaiblir revient mécaniquement à porter atteinte à la qualité de cette formation et par corollaire à l’acquisition des compétences nécessaires pour assurer le pilotage des établissements hospitaliers, sanitaires, sociaux et médico-sociaux. C’est donc tout notre service public hospitalier qui en pâtirait. Or, les récentes évolutions dans les maquettes de formation des Élèves-Directeurs D3S et DH risquent aujourd’hui d’être directement impactée par les difficultés de l’école. En effet, la mise en place d’une alternance entre le lieu de stage et l’école est génératrice de coûts dans la prise en charge de frais de déplacement et diminue en partie les recettes de l’École pour la mise à disposition de logement pour les élèves. Le SMPS a pu rappeler il y a de cela quelques mois, suite à une rencontre avec les équipes de l’EHESP, son souhait que l’alternance mise en place dans les nouvelles maquettes des élèves-directeurs aboutisse à une formation plus adaptée à leurs besoins et assurant un accompagnement et un suivi individualisé de qualité. Cette réunion avait aussi permis d’affirmer la place centrale qu’occupe, et doit à notre sens continuer d’occuper, la formation dispensée par l’École à Rennes. S’il est désormais évident que les contraintes techniques ne limitent plus le recours au distanciel, nous restons fermement convaincus de la nécessité d’une majorité de cours en présentiel, en collectif ; seule garantie du développement d’un esprit d’équipe nécessaire au quotidien dans nos exercices et capable d’insuffler les valeurs pour devenir hospitalier. Cela suppose donc que l’École soit sensible à cette démarche et fixe une orientation claire sur ce point, le SMPS sera particulièrement vigilant à ce que l’équilibre soit maintenu entre les périodes de stages et les périodes de formation à Rennes et aura l’occasion de le réaffirmer au cours de la réunion d’évaluation des nouvelles maquettes prévue cet automne. (https://www.smpsante.fr/actualites/ehesp-echanges-avec-lecole-concernant-les-evolutions-des-maquettes-de-formation-des-directeurs/) En résumé, le risque désormais est d’aboutir à court terme à un pré-PRE pour l’EHESP. Mais pour couper dans quoi ? L’EHESP a déjà œuvré à l’optimisation de ses ressources et nos tutelles, représentées par le ministère de la Santé et de la Prévention et le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ne se sont pas prononcés sur des engagements de compensations à venir. C’est donc en conscience de ces enjeux et de ces difficultés que le SMPS a voté ce budget rectifié, en soutien à l’école à laquelle nous sommes tant attachés plus qu’à une politique de réduction constante des budgets et de la formation. Enfin, il est à regretter que l’ensemble des organisations syndicales n’ait pas été représentées par leurs titulaires ou suppléants à une telle rencontre. En effet, seuls les représentants du SMPS et de la CGT étaient présents à ce Conseil d’Administration qui s’est pourtant tenu dans les locaux parisiens de l’EHESP – Certains étant excusés et représentés en raison des contraintes et des priorités liées aux élections professionnelles à venir. Le SMPS ne peut que partager l’importance accordée à ces scrutins, ne serait-ce qu’au regard du désarroi de nombreux collègues et de la nécessité de trouver des solutions pour répondre aux crises structurelles que traverse notre système de Santé. Pour autant, cela ne doit pas nous empêcher d’assurer les missions pour lesquelles nous sommes élus et attendus, notamment à l’EHESP. Nul ne pourra reprocher à quiconque d’être soucieux pour le présent et a fortiori pour les collègues en poste, mais il en sera tout autrement de celles et ceux qui négligeront l’avenir. Investir les sujets relatifs à l’École et à la formation, c’est miser sur cet avenir pour nos métiers et pour le service public. Le SMPS estime que nous ne pouvons faire l’économie de cet effort. Le SMPS demeurera donc attentif sur toutes ces questions, à travers ses élus et le collectif des Jeunes Manageurs de Santé. Nous continuerons d’être présents et à disposition des élèves tout au long de leur formation ou leur lieux de stage et viendrons très prochainement à leur rencontre à l’EHESP. |
