Le syndicat de tous les manageurs de santé
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Congrès 2024 – Discours d’introduction de Jérôme Goeminne, Président du SMPS

« Quel plaisir de vous rencontrer aujourd’hui à ce 76ème congrès du SMPS !

Le SMPS n’existe que par et pour ses adhérents. Le SMPS est un collectif qui s’appuie sur chacun d’entre vous pour définir les propositions qu’il doit porter auprès des pouvoirs publics, tant sur le fonctionnement du système de santé, que sur l’évolution de nos métiers et de nos statuts. Le SMPS s’appuie sur chacun d’entre nous pour apporter du soutien et accompagner les manageurs dans leur carrière, tant au niveau national que local, que ce soit à l’occasion d’étapes heureuses ou d’autres plus difficiles.

C’est ce fonctionnement moderne et agile en réseau qui nous permet une croissance inégalée. En 4 ans, le SMPS a accru son nombre d’adhérents de 1/3, et atteint désormais le plus grand nombre d’adhérents depuis les années 2000.

Nous vous en remercions. Cela signifie que notre action collective, fondée sur des propositions fermes et innovantes, répond aux attentes des collègues. Cela signifie que notre accompagnement personnalisé résout les difficultés des collègues et leur ouvre les portes qu’ils souhaitent.

Cet élan du SMPS, nous le porterons auprès du prochain gouvernement et nous continuerons à le porter auprès des parlementaires pour améliorer le système de santé et nos métiers.

Notre présence sur le terrain, en réunions régionales ou au travers de sections locales, nous permettent de défendre ce que souhaitent les acteurs de terrain, immergés au quotidien dans les forces et les faiblesses de notre système de santé.

Nous demandons davantage d’État pour structurer le service public, et en même temps une plus grande liberté des acteurs.

Davantage d’État et plus de liberté pour répondre à la première préoccupation du terrain : disposer des ressources humaines pour un fonctionnement performant.

  • Davantage d’État pour planifier et réorganiser l’offre de soins, social et médico-social
  • Davantage d’État pour réguler l’installation des professionnels de santé, y compris des étudiants
  • Davantage d’État pour organiser les transferts de compétence entre professionnels de santé
  • Et plus de liberté pour valoriser l’engagement des acteurs
  • Plus de liberté pour attirer et fidéliser, notamment dans les territoires en difficulté
  • Plus de liberté pour rentrer plus facilement dans la fonction publique

La deuxième demande du terrain est d’améliorer le financement du système de santé pour disposer des moyens nécessaires à notre fonctionnement. Et là aussi, il faut davantage d’État et davantage de libertés.

  • Davantage d’État pour un financement toujours plus axé sur des missions territoriales et des parcours, et non sur une course à l’activité
  • Davantage d’État pour un financement à hauteur des enjeux qualitatifs que nous portons sur le terrain,
  • Davantage d’État pour un financement plus équitable entre public et privé, pour mettre fin à une concurrence déloyale dont les règles aboutissent chaque année à des établissements privés excédentaires et des établissements publics déficitaires,
  • Et en même temps davantage de liberté, en arrêtant le contrôle financier des établissements, chronophage, pour se concentrer sur l’atteinte des objectifs,
  • Davantage de liberté, en arrêtant les demandes, consignes, enquêtes, inspections, et en faisant confiance à l’organisation interne des établissements. Stop aux 200 consignes en 220 jours ouvrés dans le monde hospitalier.
  • Davantage de liberté, en permettant aux établissements de disposer de marges pour leurs produits comme pour leurs charges.

La troisième priorité du terrain est d’avancer toujours davantage dans la territorialisation de l’offre hospitalière, sanitaire, sociale et médico-sociale.

  • Nous avons besoin de l’État pour les réorganisations et regroupements nécessaires.
  • Nous avons besoin de l’État pour simplifier les régimes juridiques des partenariats entre établissements de santé et avec les acteurs de ville,
  • Nous avons besoin de l’État pour fixer les objectifs à atteindre sur les territoires,
  • Et nous avons besoin de davantage de liberté pour bénéficier de la plus grande marge de possibilité pour les régimes juridiques de ces partenariats entre acteurs
  • Nous avons besoin de liberté pour décider des formes de ces partenariats sur le terrain et de de la manière pour atteindre les objectifs fixés
  • Nous avons besoin de liberté pour nous appuyer toujours davantage dans les nouvelles technologies qui dépasseront bientôt beaucoup de nos compétences humaines.

Le SMPS se veut force de proposition dans cette refondation du système de santé. Plus d’État et plus de liberté. C’est notre proposition pour renforcer notre système public de santé, qui est un trésor de notre République.

Cette réforme du système de santé ne peut avoir lieu que si les métiers des transformateurs, càd des Manageurs de santé, sont davantage accompagnés et reconnus.

Oui, grâce au SMPS nous avons pu obtenir ces dernières années une revalorisation indiciaire des Cadres de santé, des Directeurs des Soins, des Attachés et des Ingénieurs. Mais nous sommes encore loin du compte.

La transposition de la Haute Fonction Publique est à finaliser pour les trois corps de Direction, sans pour autant les fusionner puisque nous avons besoin de la différence et de la complémentarité de nos métiers de DH, D3S et DS.

Le régime indemnitaire des Cadres de santé, des Attachés et des Ingénieurs doit également être harmonisés avec les autres versions de la Fonction Publique. Nous ne pouvons pas être attractifs si nos Manageurs continuent à être moins rémunérés pour davantage de responsabilités.

Les Manageurs de santé sont une colonne vertébrale pour faire fonctionner les soins dans notre République.

Ils le sont d’autant plus dans le contexte de tensions auquel notre système de santé, social et médico-social est confronté chaque jour.

Tensions verbales, Menaces physiques, Discrimination, Injonctions paradoxales, Défiance… Notre système de santé est à l’image des tensions de notre société.

Au cœur de notre 76ème Congrès, le SMPS fait le choix non seulement de regarder en face ces tensions, mais surtout de rechercher des solutions. Le SMPS est fidèle à son ADN : comme pour le système de santé et nos métiers, nous nous faisons fort de propositions constructives.

Je vous remercie et vous souhaite un très bon 76e Congrès.«