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Qui veut la peau des Directeurs des soins ?

Le SMPS demeure constant dans son combat et défend ardemment le métier et les compétences propres des Directeurs et Directrices des Soins : le bon fonctionnement de nos établissements et du service public nécessite des Directrices et des Directeurs des Soins avec une sélection et une formation de haut niveau, et la reconnaissance de faire partie de la haute fonction publique.

La ligne du SMPS est claire. Les Directrices et Directeurs des Soins sont des hauts fonctionnaires. A ce titre, ils doivent être rémunérés à la même hauteur que les Directeurs d’Hôpital.

Loin de la démagogie, le SMPS a fait et fait toujours le choix de la clarté et de la fermeté.

Oui, nous avons besoin de Directeurs et Directrices des Soins, de Directeurs d’Etablissements Sanitaires, Sociaux et Médico-Sociaux, et de Directeurs d’Hôpital.

Oui, DS, DH et D3S sont des hauts fonctionnaires.

Oui, vous pouvez compter sur le SMPS pour se battre pour le statut des trois corps de direction et en particulier pour les Directrices et Directeurs de soins.

Nous partageons tous le sentiment d’une attaque en règle contre les Directrices et Directeurs des Soins. Qui veut la peau des DS ?

Cela pourrait être le titre d’un mauvais film mais c’est bien la question qui se pose aujourd’hui.

Alors que l’année 2023 se termine, que les chiffres de participation aux concours sont une nouvelle fois malgré tout décevants, des doutes quant à la pérennité de la profession s’installent durablement dans les esprits et de nombreux collègues font part de leurs inquiétudes et de leurs craintes.

Un seul exemple pour illustrer ce risque de décrochage manifeste ; l’arrêté du 28 novembre 2023 relatif au tronc commun de formation des cadres supérieurs du service public, les DS n’y figurent pas quand les DH et les D3S sont mentionnés. Dans ce contexte, la réforme de la haute fonction publique qui s’appliquera aux DH dès 2024 puis aux D3S dans un deuxième temps d’après les propos du Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques s’appliquera-t-elle aux DS ? Ou alors sont-ils déjà exclus des corps dirigeants de la fonction publique hospitalière ?

Nous l’évoquons souvent, la situation démographique dans laquelle se trouve le corps des Directeurs des Soins impose la mise en place d’un véritable choc d’attractivité sur les plans indiciaire et indemnitaire, en étant reconnus à la hauteur des Directeurs d’hôpital qu’ils sont déjà aujourd’hui. Effectivement, le volume et le portefeuille d’activités qui est le leur est conséquent et s’étend souvent au-delà de leur périmètre initial de pilotage des organisations paramédicales (qualité, gestion des relations usagers…).

Ils n’ont plus à prouver leur légitimité. Au lieu d’être perpétuellement remise en question, leur place dans la gouvernance hospitalière mérite d’être réaffirmée dans le trinôme qu’ils forment avec les directeurs d’établissement et les présidents de CME. Pourtant, certains signaux tels que la vacance de centaines de postes nous font douter du contraire et appellent à un véritable tournant en matière d’attractivité. Les revalorisations récemment obtenues par le corps des Ingénieurs Hospitaliers doivent ouvrir la voie à des mesures concrètes et à la hauteur des enjeux portant tant sur les grilles indiciaires que sur le volet indemnitaire.

Nous avons été aujourd’hui réunis avec les organisations syndicales et la DGOS pour évoquer ces pistes de revalorisations. Si les méthodes divergent, l’objectif, lui, est partagé.

Ainsi, à l’heure où l’existence même des Directeurs des soins semble remise en cause jusqu’à l’EHESP, il s’agit pour nous de réaffirmer les objectifs de reconnaissance et de revalorisation pour le corps des DS.

Le SMPS réaffirme ainsi que la voie du concours doit être la pierre angulaire d’accès à la formation. Un seul concours, sur un seul modèle, avec les mêmes critères d’évaluation et de sélection. Nous n’accepterons pas un concours « au rabais ». Pour le SMPS, les Directeurs des soins sont un corps A+ à hautes responsabilités, le concours doit donc répondre au même niveau d’exigence que celui des autres corps de la haute fonction publique. La durée de formation doit permettre la reconnaissance d’une formation qualifiante et certifiante de niveau 7 dans le cadre national des certifications professionnelles.

Quant à la proposition de création d’un tour extérieur, ce serait une réelle avancée. Avec près de 150 cadres supérieurs de santé qui font fonction de directeurs des soins dans les établissements de santé, nous croyons en la valorisation des acquis de l’expérience de nos collègues cadres et cadres supérieurs de santé. Il faut les inciter à rejoindre cette formation pour éviter d’accentuer la désertification du corps qui est déjà à l’œuvre. Force est de constater qu’ils préfèrent bien souvent rejoindre les formations de DH et de D3S que de poursuivre en tant que directeur des soins. Cette fuite du corps des DS vers les tours extérieurs DH et D3S ne s’explique pas par un désamour du métier mais bel et bien par un décalage de rémunérations qui participe à cette perte d’attractivité.

Ainsi, le SMPS maintient son objectif d’augmentation substantielle du nombre d’emplois fonctionnels correspondant à la réalité des territoires et aux périmètres de responsabilités tant en institut qu’en établissement (GHT, Instituts de formation, CHU, CH, etc.). Ces emplois doivent également faire l’objet d’une revalorisation indiciaire.

Finalement, à la question un brin provocatrice de « qui veut la peau des DS ? », la première manière d’y répondre serait le démantèlement du concours et des voies d’accès au corps. Au SMPS, nous ne souscrivons évidemment pas à ce discours dangereux et nous sommes convaincus que les établissements de santé et les instituts de formation sont renforcés de la présence de DS ayant suivi une formation de haut niveau que ce soit en termes de responsabilité, autonomie et technicité.

Hier, aujourd’hui et demain, le SMPS défendra le métier de Directeur des Soins comme une fonction centrale de la gouvernance qui mérite d’être préservée et revalorisée.