L’urgence de la reconnaissance : l’avenir des directeurs des soins en question
Chères adhérentes, chers adhérents,
La fonction de directeur des soins est un pilier essentiel de la performance et de la qualité des établissements hospitaliers publics. Au cœur de l’organisation des parcours de santé et garant de l’offre de soins, le directeur des soins joue un rôle stratégique et managérial indispensable, assumant des responsabilités élargies et complexes.
Pourtant, ce corps de direction est aujourd’hui confronté à des défis majeurs qui menacent sa pérennité : une démographie alarmante marquée par un nombre insuffisant de recrutements pour compenser les départs, une attractivité en berne due à un manque de reconnaissance statutaire et indemnitaire criant, et un sentiment d’incompréhension face à l’inertie des pouvoirs publics.
Malgré les alertes répétées et les propositions concrètes du SMPS, les avancées sont trop lentes et les attentes légitimes des directeurs des soins ne sont pas suffisamment prises en compte. Les groupes de travail, pourtant initiés dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique, peinent à produire des résultats concrets, laissant un sentiment d’abandon et de déconsidération.
Ce sentiment d’abandon commence dès l’entrée en formationavec un régime indemnitaire défavorable aux élèves directeurs des soins impactant directement l’attractivité du concours.
Alors que les groupes de travail ont pu reprendre pour les Directeurs d’hôpital, les Directeurs des soins restent une fois de plus sur le carreau, laissant un gout amer à la profession qui voit son attractivité réduite à peau de chagrin.
Nous ne pouvons plus nous satisfaire d’un agenda politique qui fluctue sans cesse et sans perspective pour notre corps où les réunions qui nous sont destinées s’annulent les unes après les autres au profit d’autres corps dits prioritaires.
Nous avons déjà fait preuve de beaucoup de patience et l’attente aujourd’hui n’est plus tenable. Sur le front, dans un contexte plus que tendu en termes de démographie médicale et paramédicale comme en termes d’offre de soins sur le territoire, les directeurs des soins sont dotés de faibles moyens en raison de coupes budgétaires drastiques liées au déficit de la France réduisant d’autant les marges de manoeuvre liées à leur exercice. Quel avenir préparons-nous pour les Directeurs des soins ?
Face à l’urgence de la situation, il est désormais indispensable que les Ministères de la Santé et de la Fonction Publique programment enfin la rencontre que nous attendons.