Les CRT (Centres de Ressources Territoriaux) :encore de belles responsabilités intenables et sans reconnaissance pour les D3S
Les CRT : Quésaco ?
Lorsqu’on lit le cahier des charges de CRT, on pourrait presque se dire qu’une loi grand âge n’est plus si nécessaire et urgente que ça « car avec les CRT on va tout régler… » A peu de choses près ! Oui, il faut parfois mieux en rire, mais là, l’humour du SMPS se fait ironique et c’est plus que justifié.
Les CRT doivent sur un territoire défini par l’ARS (plusieurs milliers d’habitants) remplir 2 grandes missions :
- Volet 1 – Une mission d’appui aux professionnels du territoire (formation des professionnels, appui administratif et logistique, mise à disposition de compétences et ressources gérontologiques, gériatriques et de ressources et équipements spécialisées ou de locaux adaptés) ;
- Volet 2 – Une mission d’accompagnement renforcé pour des personnes âgées en perte d’autonomie nécessitant un accompagnement à domicile plus intensif, en alternative à l’EHPAD.
Quand on lit dans le détail, notamment ce volet 2, quand bien même certaines prestations peuvent être réalisées par des partenaires (la liste des partenaires avec lesquelles il faut régulièrement échanger est impressionnante…le travail de coordination qui va avec : aussi !), il faut garantir 4 champs d’intervention pour au minimum à 30 personnes âgées accompagnées :
- Sécurisation de l’environnement de la personne : surveillance et sécurisation du domicile jour et nuit, accompagnement à l’adaptation du logement ;
- Gestion des situations de crise et soutien des aidants : gestion des ruptures d’accompagnement, gestion des sorties d’hospitalisation des bénéficiaires, soutien et orientation des aidants vers des solutions de répit ;
- Suivi renforcé autour de la personne : suivi des plans d’accompagnement et de soins, coordination de l’ensemble des interventions autour du bénéficiaire, surveillance gériatrique ;
- Continuité du projet de vie et lutte contre l’isolement des personnes âgées, animation de la vie sociale, appui au parcours de vie.
Ainsi, par exemples, vous devez garantir du temps infirmier de nuit….le transport des personnes âgées…payer la télésurveillance éventuellement…créer un DPI à l’échelle du territoire, etc.
« Avec ceci ? Ce sera tout ? »
Il est vrai que – dans le fond- les missions sont belles. Les D3S ne peuvent que rêver en s’imaginant créer un CRT. Seulement voilà, 400 000 euros de budget avec non plus un ou des établissements à gérer mais tout un territoire avec des missions très exigeantes pour des personnes âgées à domicile et des professionnels de ville : c’est se moquer un peu du monde !
Encore une fois, on compte sur les D3S pour mutualiser la pauvreté et en faire ressortir de la richesse et remplir de nouvelles missions grâce à des « bouts d’ETP » par-ci par-là. Encore une fois, ceux qui écrivent les textes ne sont pas des acteurs de terrains.
Là-dessus, le D3S porteur d’un CRT qui voit donc sa responsabilité géographique et fonctionnelle considérablement élargie (sans parler du travail supplémentaire évident) n’a le droit à aucune compensation salariale ou autres.
Le SMPS trouve cette démarche scandaleuse pour ne pas dire méprisante, voire violente, à l’endroit du corps de D3S.
Alors que les discussions statutaires sont au point mort depuis de nombreuses années pour les D3S, alors que le contexte budgétaire des EHPAD publics est catastrophique et que rien ou presque n’est prévu pour les aider et donc améliorer les conditions de travail déjà déplorables des D3S, l’Etat ne trouve rien d’autre que proposer de nouvelles responsabilités aux D3S sans reconnaissance, sans compensation.
Le SMPS réclame la révision du cahier des charges des CRT (arrêté du 27 avril 2022 relatif à la mission de centre de ressources territorial pour les personnes âgées) avec un budget réellement adapté aux missions exigées et/ou revoir le panier de services prévu et enfin assurément d’assortir la responsabilité du porteur d’un CRT d’une revalorisation salariale et/ou d’une évolution statutaire.
Le SMPS porte la vision des directeurs et des cadres hospitaliers, fidèle aux valeurs d’un service public de santé tourné vers l’avenir