Le syndicat de tous les manageurs de santé
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Instance collégiale D3S du 26 janvier 2024 – L’angoisse de l’année blanche pour les D3S


 
« Debout les campeurs et hauts les cœurs ! ». A l’instar de Phil, dans un jour sans fin, le comique de répétition tourne à la lassitude. De rapports en commissions, de cabinets en remaniements, les politiques publiques médico-sociales sont marquées par la prégnance d’une injonction à l’attente.
Las ! Si Roland Barthes nous rappelle que l’amoureux est celui qui attend, il ne faudrait pas prêter à la confusion des genres.


Passionnés par leur métier, les D3S le sont. Attachés à leur office, son sens et ses valeurs également. Ligotés parfois enfin, à leur corps défendant, pour assurer des intérims favorables à tous sauf à eux-mêmes faute de candidats.


Nous l’aurons compris, les pouvoirs publics attendent des structures médico-sociales qu’elles assurent le virage domiciliaire promis aux personnes accompagnées et permettent le bond d’âge d’entrée en structure et ce à moyens constants modulo l’inflation.


Le secteur du handicap, sous réserve que les manageurs de santé transforment le plomb en or, n’est pas en reste sur ce sujet avec une société qui se voudrait inclusive sous réserve des conditions d’éligibilité en note de bas de page. Demander toujours plus avec toujours moins.


Dans ce contexte, la plupart des structures se voient, au mieux aspirer leur trésorerie et aux pires conduites à des plans de retour à l’équilibre financier.


Les versements exceptionnels sont autant de nouvelles contraintes tandis que les dépenses enregistrées par les structures ne sont plus pilotables et que les recettes sont gelées.


L’exercice professionnel est de plus en plus exposé aux insatisfactions parfois légitimes dont l’expression l’est de moins en moins.


La reconnaissance tarde. Aimer son métier ne signifie pas pour autant sacerdoce, et l’entrée dans le corps n’est pas une entrée dans les ordres.


Vladimir Jankélévitch, dans son Traité des Vertus, place tour à tour le courage et l’amour comme deux valeurs primo-cardinales, c’est-à-dire comme support à toutes les autres, sans lesquelles elles n’existent pas. A défaut d’une grande histoire, nous demandons un peu de considération et de respect de nos fonctions.


Aussi, pour cette nouvelle année, point de souhait si ce n’est un courage collectif.


A nos collègues, nous nous souhaitons de le porter au quotidien dans ce contexte si incertain et parfois désespérant. Envers et contre tout.


Au ministère, le courage d’acter du travail accompli et de le reconnaître à due concurrence. Cécile, As-tu du cœur ?