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Instance collégiale D3S du 12 septembre 2023



Nous sommes aujourd’hui réunis à la première instance collégiale D3S de rentrée. Le SMPS a cependant diffusé un communiqué il y a quelques jours intitulé « la rentrée des D3S se fait attendre… ». Loin de vouloir comparer hâtivement les conditions de travail des enseignants et des directeurs, principaux ou proviseurs d’écoles, collèges et lycées aux nôtres, des rapprochements peuvent être faits entre les deux secteurs d’activité.

• Les D3S gèrent des dispositifs saturés, à l’image des classes surchargés, où les professionnels du secteur social et médico-social ne disposent pas des moyens adéquats pour accompagner convenablement les résidents/patients. Il est urgent que des moyens supplémentaires soient débloqués, dans un contexte d’inflation marqué où le déficit moyen des EHPAD s’élève à près de 3 000 euros par place (source Dominique LIBAULT) et où la plupart des majorations et revalorisations ne sont que partiellement compensées.

 Les D3S sont confrontés à une redéfinition de l’offre bien floue, à l’instar des fermetures de classe ou des regroupements d’écoles, où le projet de création de Groupements Territoriaux Sociaux et Médico-Sociaux (GTSMS) apparaît comme le pendant des GHT. S’ils peuvent être une opportunité pour nos collègues, ceux-ci devront prendre en compte les territoires, les besoins de regroupements, ou non, des activités entre elles (EHPAD, handicap, protection de l’enfance…). Nous espérons que les manageurs de santé, et plus particulièrement les D3S, seront conviés aux réunions de travail sur le sujet, annoncées par Madame la Ministre Aurore BERGE lors des universités d’été de la FHF.

• Enfin, les D3S souffrent d’un manque de vocations, à l’image des professeurs. Le nombre de candidats s’érode d’année en année, laissant craindre, à terme, un concours de moins en moins sélectif alors que les exigences et les responsabilités des directeurs sur le terrain sont croissantes. Rappelons que cette année, le nombre de candidats au concours est passé symboliquement sous la barre des 300 présents pour 133 postes ouverts. A ce titre, félicitons les candidats déclarés admissibles dont la liste est parue le 5 septembre dernier !

Si le « manque de vocation » est palpable à l’entrée au concours, le très faible nombre de candidatures à l’instance collégiale de ce jour questionne l’attractivité statutaire tout au long de la carrière. Effectivement, sur 9 postes donnant accès à l’échelon fonctionnel, 4 ne recueillent qu’une seule candidature. Sur les autres chefferies, 10 postes recueillent zéro candidature et 12 n’en recueillent qu’une seule sur 32 ouverts ! Il est urgent d’agir.

Pour conclure, le SMPS a été récemment critiqué pour ses prises de position. Loin de céder à l’anathème, nous regrettons la décision injuste des pouvoirs publics de ne pas inclure pour le moment les D3S dans la réforme de la haute fonction publique engagée cette année. L’objet des groupes de travail pilotés par la DGOS ne devaient ainsi porter que sur des revalorisations annoncées comme substantielles, mais qui se sont révélées décevantes et pas à à la hauteur de l’engagement, des difficultés et des responsabilités des D3S. Le groupe de travail auquel nous avons été les seuls à participer le 3 juillet dernier a permis de formuler clairement nos positions. 

Les propositions émises par la DGOS étaient largement insuffisantes et nous avons invité les représentants du Ministère à « revoir leur copie » en vue d’un véritable alignement sur le statut des DH. Pour filer la métaphore scolaire, nous sommes le seul syndicat à penser qu’en ne rendant pas « copie blanche » nous défendons le mieux nos collègues.

Combattifs mais constructifs, nous préparons d’ores et déjà la prochaine réunion du groupe de travail consacrée aux D3S pour défendre la ligne qui a toujours été la nôtre.